Concession
Les jours se tassent
sur l'oreiller du vent
Depuis cet été aux enfers
il pleut toujours
Le poète mort d'amour n'est plus qu'un chant
Une lettre des photos un testament
Quel macabre cadeau
laissé à son aimée
Une corde une discorde
Et un très grand désordre
Au pendu il a joué à la corde à sauter
S'emporter c'est s'aimer disait-il en sorcier
J'ai la douleur de vous annoncer
que je suis vivante
J'veux des fleurs et des couronnes
Mais pas d'concession
Mes nuits s'entassent
dans une fuite en arrière
Les paysages défilent
Et je me crucifie
De n'avoir arrêté ce si funeste train
Cette main qui se tend le dernier déraillement
Ma colère se fond
dans un silence éteind
Douce otage muette
d'un amour sidéral
Je voudrais tant crier mon innocence
Fuir ce grillage étoilé et mes noires pensées
J'ai la douleur de vous annoncer
que je suis vivante
J'veux des fleurs et des couronnes
Mais pas d'concession
Aux chuchotis des uns
aux clapotis des autres
Je suis veuve d'espoir
dans la nuit qui se lève
Mon coeur est suspendu aux plafonniers du soir
Il se balance encore au son du désespoir
En forêt je ramasse
les étoiles tombées
Je les porte à ma bouche
savourant les lueurs
Du côté du soleil je marche sur la terre
Avec les ailes brulées des amours mortels
J'ai la douleur de vous annoncer
que je suis vivante
J'veux des fleurs et des couronnes
Mais pas d'concession
A l'heure du dernier apéro
cette lourde addition
Je réglerai mes comptes
avec l'éternité
J'ai un crédit chez Dieu, un autre sur la terre
Je renais de tes cendres le coeur en bouclier
J'ai la douleur de vous annoncer
que je suis vivante
J'veux des fleurs et des couronnes
Mais pas d'concession
pas d'concession pas d'concession pas d'concession
pas d'concession