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Nue
10 mars 2012

Concession

Les jours se tassent 

sur l'oreiller du vent

Depuis cet été aux enfers 

il pleut toujours

Le poète mort d'amour n'est plus qu'un chant

Une lettre des photos un testament

 

Quel macabre cadeau 

laissé à son aimée

Une corde une discorde 

Et un très grand désordre

Au pendu il a joué à la corde à sauter

S'emporter c'est s'aimer disait-il en sorcier

 

J'ai la douleur de vous annoncer

que je suis vivante

J'veux des fleurs et des couronnes

Mais pas d'concession

 

Mes nuits s'entassent 

dans une fuite en arrière

Les paysages défilent 

Et je me crucifie

De n'avoir arrêté ce si funeste train 

Cette main qui se tend le dernier déraillement

 

Ma colère se fond 

dans un silence éteind

Douce otage muette 

d'un amour sidéral

Je voudrais tant crier mon innocence

Fuir ce grillage étoilé et mes noires pensées

 

J'ai la douleur de vous annoncer

que je suis vivante

J'veux des fleurs et des couronnes

Mais pas d'concession

 

 

Aux chuchotis des uns 

aux clapotis des autres

Je suis veuve d'espoir 

dans la nuit qui se lève

Mon coeur est suspendu aux plafonniers du soir

Il se balance encore au son du désespoir

 

 

En forêt je ramasse 

les étoiles tombées

Je les porte à ma bouche 

savourant les lueurs

Du côté du soleil je marche sur la terre

Avec les ailes brulées des amours mortels

 

J'ai la douleur de vous annoncer

que je suis vivante

J'veux des fleurs et des couronnes

Mais pas d'concession

 

 

A l'heure du dernier apéro 

cette lourde addition 

Je réglerai mes comptes 

avec l'éternité

J'ai un crédit chez Dieu, un autre sur la terre

Je renais de tes cendres le coeur en bouclier

 

J'ai la douleur de vous annoncer

que je suis vivante

J'veux des fleurs et des couronnes

Mais pas d'concession

pas d'concession pas d'concession pas d'concession

pas d'concession

 

 

 

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